Une évolution pour le recyclage du plastique
En collaboration avec l’école secondaire Soulanges, Curium partage avec vous, une fois par mois, des textes du projet Environnement : un monde de solutions.
Les sites d’enfouissements
Malgré la volonté de nombreux gouvernements d’améliorer la gestion des déchets et de réduire les impacts négatifs de ceux-ci sur l’environnement, il reste encore beaucoup de défis à surmonter. Par exemple, au Québec, chaque année, il y a environ 8,3 millions de tonnes de déchets qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement. Un des principaux problèmes liés à ces sites est le lixiviat. Il s’agit de l’eau de pluie qui s’infiltre à travers les déchets et qui se charge en contaminants chimiques tels que le carbone organique, les chlorures, les phénols, l’ammoniac, des métaux lourds, etc. Par la suite, cette eau contamine les sols et les nappes phréatiques et, lorsqu’elle s’évapore, elle libère des biogaz tels que le méthane et le dioxyde de carbone qui contribuent à l’augmentation de l’effet de serre. Il y a aussi plusieurs autres conséquences comme des odeurs désagréables et des nuisances visuelles.
La pollution marine
Même si plusieurs pays ont instauré de nombreuses lois afin d’empêcher les déchets de terminer leur course dans l’océan, par exemple, la convention de Londres qui tient à prévenir la pollution marine causée par l’immersion de déchets, on évalue qu’il y a encore entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastiques qui se retrouvent dans les océans chaque année. Ce problème a plusieurs sources, comme le vent ou la pluie qui emportent les déchets dans l’océan, des décharges illégales, des fuites venant de celles-ci, etc. Lorsque ces plastiques se désagrègent avec le temps, ils deviennent du micro plastique. Ce dernier, qui est chargé en toxines, peut être ingéré par des poissons qui sont ensuite consommés par d’autres animaux ou pêchés et ingérés par les humains. Ces toxines, qui sont parfois liées au cancer et à d’autres maladies, proviennent du micro plastique que nous ingérons et se retrouvent ensuite dans notre sang. Ces plastiques représentent donc une menace importante pour la santé des animaux, des humains et des écosystèmes.
Une nouvelle technologie prometteuse
Une compagnie québécoise, fondée en 2014, a créé une nouvelle technologie qui consiste à transformer des matières considérées comme non recyclables en nouveaux produits. Cette innovation permet d’éviter l’extraction de matières pétrolières qui engendre le relâchement de quantités importantes de gaz à effet de serre. Ce processus consiste à régénérer les plastiques de type polystyrène après leur consommation pour les remettre sur le marché. Ce type de plastique est très utilisé dans les emballages agroalimentaires, dans le secteur de l’emballage où il sert à protéger les objets contre les bris et peut également servir d’isolant.
Cette technologie consiste à utiliser la dépolymérisation catalytique basée sur de puissantes micro-ondes, ce qui permet de restaurer l’état moléculaire du plastique, puis de le recycler. La dépolymérisation consiste à répéter plusieurs réactions le long d’une macromolécule qui, au fil des étapes, donne des chaînes de plus en plus courtes. Elle permet donc de transformer un polymère en monomères. Ce processus permet également d’offrir des produits parfaits pour les emballages alimentaires, car les micro-ondes chauffent les matériaux à très haute intensité, ce qui permet d’éliminer la majorité de la contamination organique. Cette technologie sert aussi à réduire la quantité d’emballages de polystyrène qui aboutissent dans les sites d’enfouissement et contribue à régler le problème mondial de la pollution des espaces marins. Elle consomme également 15 fois moins d’énergie que le processus de fabrication d’origine du polystyrène, ne nécessite pas d’intermédiaire pétrochimique et émet 5 à 7 fois moins de GES.
Depuis peu, cette compagnie québécoise travaille activement afin de déployer sa technologie en Europe. De plus, une société ontarienne utilise cette technologie dans son processus de recyclage des plastiques. Les deux entreprises fournissent également du matériel à une troisième compagnie qui le reconvertit en résine vierge qui pourra ensuite entrer dans le processus de fabrication de nouveaux produits. Ensemble, les trois entreprises veulent réduire le plastique qui atterrit dans les sites d’enfouissement et qui contamine les sols et les cours d’eau.
L’union fait la force!
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